L'histoire commence au château de Réan, une demeure de la campagne française en Normandie à l'époque du Second Empire. Le château appartient à la famille de Réan et l'héroïne est la fille de la maison, Sophie de Réan, une petite fille qui n’est jamais à court d’idées dès qu’il s’agit de faire des bêtises (thé au trèfle et à l’eau de chien, coiffure de sa poupée au fer à friser, bain de la poupée, douche sous la gouttière pour tenter de se friser les cheveux et se faire belle, coups de fourchette sur l'âne pour le faire avancer, écureuil en cage…). C’est pourquoi elle doit souvent mentir à sa mère pour les cacher tandis que son père, président des chemins de fers, est souvent retenu à Paris pour ses activités. Et bien que Mme de Réan veille, Sophie incite ses amies, Madeleine et Camille, à faire les quatre cents coups. Sophie ne vit pas seule, elle est accompagnée par son cousin Paul. Lui aussi vit au château car délaissé par ses parents, et il fait son possible pour la raisonner.
Tout va bien jusqu’au jour où, peu avant ses huit ans, notre petite héroïne perd sa mère, son oncle et sa tante dans le naufrage de la frégate Sibylle, à la suite d'une tempête en mer dans le secteur des Bermudes. Les familles de Réan et d'Aubert avaient embarqué sur ce navire au Havre pour un séjour en Amérique. Les familles de Réan et d'Aubert se rendaient en Louisiane pour hériter de la fortune de M. Fichini, très riche industriel des chemins de fer qui fit fortune aux États-Unis, vieil ami de M. de Réan et de Mme d'Aubert ; ainsi que pour assurer l'avenir de Fédora Fichini, fille adoptive de M. Fichini. Après le naufrage, Sophie et son père survivent dans un baquet puis sont recueillis par un autre navire qui les conduit à La Nouvelle-Orléans en Louisiane, leur destination. Ils vont y rester près de deux ans et M. de Réan très malade et affaibli, meurt peu de temps après, n'ayant pas supporté la mort de sa femme. Sophie se retrouve donc entre les mains de sa terrible belle-mère, la cruelle Mme Fichini, fille adoptive de M. Fichini qui s'était mariée avec son père, ce dernier ayant peur de mourir et de laisser Sophie seule.
C'est seule avec sa belle-mère que Sophie rentre en France. Mais sa belle-mère n’est pas aussi calme que pouvait l’être Mme de Réan face aux bêtises de sa fille. Elle fait même preuve de la plus extrême cruauté. Sophie vit un véritable cauchemar face à sa belle-mère qui la bat sans cesse. Tous les prétextes sont bons pour Mme Fichini dès qu'il s'agit de donner des coups de fouet à Sophie, car selon elle, « le fouet est le seul moyen d'élever des enfants et le meilleur des maîtres ».
Un jour, Mme Fichini part en voyage en Italie sans Sophie, cette dernière s'installe à Fleurville auprès de Camille et Madeleine, ses amies d'enfance et de Marguerite de Rosbourg, fille de Mme de Rosbourg, elles-mêmes recueillies par Mme de Fleurville. Ce que Sophie souhaite le plus au monde, c'est ne plus être sous l'emprise de sa belle-mère et être adoptée par Mme de Fleurville ; et aussi revoir un jour son cousin Paul qui a disparu dans le naufrage. Son espoir le plus cher devient réalité deux ans plus tard lors du retour de Paul avec le commandant de Rosbourg et son second Blaise Lecomte, et à la mort de Mme Fichini peu après son second mariage en Italie. Sophie est alors adoptée par Mme de Fleurville et son frère M. de Rugès, père de Jean et Léon. Dix ans plus tard, une fois adulte, Sophie se marie avec Jean, le cousin de Camille et Madeleine, et décide de se réinstaller avec lui au château de Réan. Tandis que Paul épouse Marguerite et que Camille et Madeleine se marient de leurs côtés avec d'honorables gentilshommes dont elles auront chacune un enfant, Georges et Catherine. Sophie était entre temps devenue la marraine de Pauline, fille benjamine de la famille de Rosbourg, née peu après l'adoption de Sophie par Mme de Fleurville et M. de Rugès , quant à Léon (frère de Jean et cousin de Camille et Madeleine) il est devenu officier dans l'armée.
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